C’était l’objet principal, l’idée de départ du projet de ce site : le Street Art, les graffitis, les tags, les expressions artistiques (ou pas) sur la voie publique, la ré appropriation de l’espace urbain par les habitants et leur créativité. Partout où je me rends, mon œil (de photographe amatrice) est attiré par ce genre d’expression. Je me suis rapidement aperçue qu’il était difficile de se renouveler si on ne prenait pas le temps, si la volonté n’était pas présente, de chercher l’art dans la rue. Parfois, il est tout simplement absent, parfois, il est inaccessible (combien de fois, me suis-je extasiée devant de magnifiques fresques le long de l’autoroute…difficile alors de m’y arrêter !).
Aujourd’hui, je profite de mon séjour à Nîmes pour faire le plein de clichés dans les quartiers populaires, en dehors des grosses attractions touristiques. De styles très diversifiés, ces grafs sont l’occasion de découvrir des œuvres magnifiques tout en se baladant dans le dédale des ruelles au-delà du Boulevard Gambetta. Une véritable galerie en plein air, baptisée « Expo de Ouf », cette explosion de couleurs et de formes en vaut carrément le détour.
La difficulté de la photographier réside dans la lumière, élément essentiel à la photographie, avec laquelle il faut composer un jour de janvier ensoleillé…certes, il eût mieux valu que le ciel soit couvert afin d’avoir une uniformité de lumière sur les murs de la ville, mais on est dans le Sud, le ciel est d’un bleu azur très pur, le soleil bas et les ombres bien présentes…Autre difficulté : l’angle. Les ruelles sont étroites, souvent bordées de voitures garées tout près des murs…donc il faut se contorsionner et trouver la parade pour réussir à prendre en photo une fresque dans son entier….ou renoncer à l’entier et faire des gros plans sur une partie seulement. Vous verrez, il y a de tout dans la galerie que je vous invite à aller voir.
Petite anecdote du jour : au cours de ma balade, j’ai pris en photo un mur sur lequel a été réalisé le portrait de Georges Brassens. À côté, un alignement de petites planches de bois colorées sur chacune d’entre elle avait été écrit le titre d’une chanson de Brassens. Alors que je cherchais le meilleur angle pour prendre en photo cet art-là, un vieux monsieur à la barbe blanche et aux yeux bleus ciel est sorti de je ne sais où, venant me saluer de son accent chantant et papoter avec moi. Fan inconditionnel de Brassens, il a accepté de « prêter » son mur au projet, pour autant qu’on lui fasse du Brassens. C’est lui ensuite qui a monté ces planchettes de titres en bois. On discute un peu et il m’invite à prendre un café chez lui. J’accepte, ravie de cette rencontre…je ne le dis jamais assez : j’adore les gens, je suis faite pour ça, discuter, partager, découvrir. Bref, sa maisonnette est un véritable musée Brassens, jusque dans les plafonds ! Il m’explique l’avoir rencontré plusieurs fois, me montre des photos, me parle des 160 expos qu’il a faites avec son matériel accumulé au fil des ans. Je lui demande l’autorisation (accordée) de prendre quelques photos chez lui, on parle de la Suisse, il s’excuse du fait qu’ici, à Nîmes, les rues sont un peu sales, je lui rétorque que c’est un cliché que de croire que la Suisse est si propre, qu’à Lausanne, mieux vaut ne pas regarder en l’air sous peine de marcher dans une crotte de chien, on rigole, c’est sympa. Merci Alain pour le café et pour cette belle rencontre.
Très beau récit de ton petit voyage à Nîmes, et de cette belle rencontre que tu as fait. 👏🏻 Merci pour le partage 🙏🏻🍀