Parce que les sons, les odeurs, une ambiance, ça fait remonter des souvenirs enfouis, je me rappelle combien j’aimais ces longues soirées d’été où, quand les enfants étaient petits, je les regardais jouer dans le jardin jusqu’à la nuit tombée. C’était les vacances, il faisait chaud, il faisait beau, ils profitaient de cette liberté, ils étaient heureux. Pleins d’insouciance, ils s’éclataient tous les trois, dans la joie et la bonne humeur, l’aîné toujours prêt à inventer des jeux originaux pour amuser les deux plus petits. Et moi, je soufflais un peu aussi, car les enfants c’est pas de tout repos : c’était de bons moments. Je me sentais bien de les voir heureux.
Aujourd’hui, c’est différent. Les soirs d’été, je vais volontiers me balader dans la nature au coucher du soleil, y faire quelques rencontres telles que le renard ou parfois un chevreuil. Je ne regarde plus les enfants jouer dehors car ils ne le font plus, ils restent dans leur chambre. Je ne veux pas être nostalgique de ces moments car je suis contente qu’ils aient grandi et qu’ils soient autonomes. Mon bonheur désormais consiste à m’occuper de la personne que j’ai le plus délaissée durant ces années : moi.
Pourtant, le fait de me remémorer tout ça m’émeut et je réalise que j’ai bien fait de profiter de ces instants qui me laissent un souvenir tendre et joyeux de cette période de leur enfance. Sans aucune nostalgie ni aucun regret mais avec beaucoup d’amour, je repense à ces belles soirées. Je sais que nos liens sont forts et que dans leur cœur, ils gardent de beaux souvenirs de leur enfance avec moi. Et quand je dis avec moi, c’est bien parce que leur père n’a jamais partagé ces moments avec eux, avec moi, avec nous. Je me sentais seule sur le navire et j’aurais franchement aimé pouvoir partager ces moments avec un père qui aurait eu de l’intérêt pour ses enfants, qui aurait eu envie de s’assoir à côté de sa femme et les regarder jouer ou même taper dans le ballon avec nous. Mais hélas, je n’ai pas eu cette chance, je ne sais pas pourquoi. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais il a préféré ses écrans…on ne peut pas refaire l’histoire, c’est du passé. Mais ça me fait mal pour eux et lorsque ma fille de 13 ans me dit : « tu sais maman, je n’ai pas de souvenirs, petite, avec papa. J’ai l’impression de l’avoir connu quand vous vous êtes séparés (elle avait 7 ans).
Alors oui, j’ai beaucoup donné pour mes enfants, peut-être trop, si tant est que l’on peut trop donner pour ses enfants, mais je suis sûre que cela a contribué à construire les personnes qu’ils sont aujourd’hui. Lorsqu’ils évoquent ces souvenirs ou qu’on revoit certaines photos, c’est toujours avec enthousiasme et tendresse. Je pense leur avoir transmis mes valeurs et j’espère que ces belles soirées d’été resteront à jamais gravées dans leur mémoire.
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