Tu vois, j’y croyais. Et pourtant, j’avais bien été esquintée par une histoire longue et compliquée de laquelle j’ai eu du mal à m’extirper. Mais je t’ai rencontré, et j’y ai cru à nouveau, quand bien même je m’étais jurée que les mecs plus jamais, quand bien même je me sentais incapable d’aimer à nouveau et de donner, parce que j’avais trop donné sans recevoir en retour. Puis je t’ai rencontré. Je t’ai rencontré et ma vie a changé, elle s’est illuminée, je t’ai rencontré et je t’ai aimé. Très vite j’ai senti cette connexion, très vite j’ai senti cette énergie, ce quelque chose inexplicable parce qu’il faut juste le vivre pour le comprendre. Tout a démarré très vite, très haut…la chute n’en fut que plus dure.
Notre rencontre a été belle, intense, sensuelle, sexuelle, courte. Nous nous sommes aimés comme des fous, avec passion. Tu me mettais sur un piédestal, tu adorais tout chez moi, jusqu’à ma façon de prononcer les mots, tu me disais que j’étais belle, tu avais ma photo sur ton fond d’écran de téléphone, tu voulais me peindre, tu aimais mon corps, tu voulais habiter avec moi, tu m’aurais demandée en mariage si j’avais été divorcée, tu avais toujours envie de me toucher de tes mains si belles, tu aurais même fait des enfants avec moi, tu disais que c’était une belle histoire et que tu ferais tout pour qu’elle dure le plus longtemps possible, tu disais espérer que je sois la dernière…tout cela, et encore bien plus, tu me l’as dit, je n’invente rien. Je vivais dans un rêve, j’étais ton amour, ta chérie, j’étais une princesse. Jamais je n’avais vécu l’amour avec une telle intensité auparavant. Jamais. J’arrivais à peine à croire que cela m’arrivait. Je découvrais ton univers, avide de te connaître et d’apprendre, tu te plongeais dans le mien. Nous avions des vies différentes, des parcours de vie différents mais plein de points et de goûts en commun. Tu m’as fait redécouvrir le ski, aimer la montagne en hiver, tu as élargi mes connaissances en art, j’étais preneuse de tout, curieuse de tout comme toujours. Puis un jour tu m’as quittée, par mail. Alors que nous nous entendions à merveille et faisions des projets d’avenir. Par respect pour toi qui liras peut-être (mais j’en doute), ces quelques lignes, je passerai les détails de ce que tu vivais dans ton corps et dans ta tête. J’ai été anéantie, dévastée, détruite, réduite à néant. D’un instant à l’autre, j’ai plongé au plus profond du désespoir. Tu n’as pas idée de ce que j’ai vécu. Après l’état de choc, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps durant des jours, des semaines, des mois. Encore une fois, par respect et pour ne pas te déranger, je ne t’ai rien dit, je t’ai laissé, j’ai respecté ton souhait et j’ai pris sur moi, mais il ne s’est pas passé un jour sans que je ne pense à toi. J’ai voulu mourir, plus rien n’avait de sens pour moi. J’ai dû travailler quand même, affronter le regard de mes enfants et jouer la super maman parce qu’ils méritaient que je sois là pour eux. J’ai cru que tout était de ma faute, parce que j’étais comme-ci ou comme ça. Toi et ta petite vie d’égoïste, tu ne te rends pas bien compte de ce que cela signifie, mais tu t’en fous car seul compte ce que tu ressens, tu penses qu’il n’y a que toi qui souffres…preuve en est la réaction que tu as eue à la lettre d’amour que j’ai mis presque 3 mois à oser t’envoyer, cette lettre dans laquelle j’ai mis tous mes tripes, mes émotions…Ce jour-là, j’ai compris que c’était vraiment fini, malgré l’espoir que tu avais laissé au travers de plein d’indications. Tu diras le contraire sans doute, mais ma mémoire infaillible pourrait te retranscrire mot pour mot tous nos échanges. Ce jour-là où j’ai souhaité partir de chez toi et de ta vie avec mes dernières affaires, tu me dis que non, tu ne m’as pas sortie de ta vie. Comme une conne, j’ai repris espoir, mais la communication, ce n’est pas ton fort et j’ai mal interprété tes messages. J’ai attendu, avec espoir….Des hommes ont croisé un bout de mon chemin durant ce temps, parfois une nuit ou alors quelques semaines. Mais ça n’a jamais duré car seul toi occupais mes pensées en permanence et toute la place dans mon cœur. De plus en plus, tu m’as rappelée, tu es venu me trouver, tu as proposé qu’on se voie…alors certes, c’était toujours platonique mais je pensais que c’était le temps qu’il te fallait, comme tu me l’avais demandé, pour te soigner seul car tu ne pouvais pas t’investir tant que tu n’étais pas guéri. Sans rien me promettre certes, tu m’as donné des signaux que j’ai interprétés, et j’assume entièrement mes erreurs sur ce coup-ci. Mais ce que je ne peux accepter tu vois, c’est que tu me proposes de partir ensemble « emmène-moi à Londres » me disais-tu, voyager, dormir dans ton bus même, visiter les gorges du Verdon, que tu m’invites chez toi un WE y compris pour dormir (chastement certes, mais dans le même lit quand même)…tout ça pour moi, c’était une forme d’intimité qui revenait entre nous. Puis, un jour, un peu plus d’un mois plus tard, tu m’annonces que tu as rencontré quelqu’un…et je dois l’accepter ? Je dois comprendre, dire bravo, ne surtout pas avoir d’émotions parce que ça te dérange, ne pas être franche avec toi parce que ça te fait mal, ça te fait peur ? Mais est-ce que tu réfléchis un seul instant à ce que toi tu as pu véhiculer comme message au travers de ton comportement ? NON !! Incapable de te remettre en question, tout est de ma faute encore une fois, j’ai un problème parce que je réagis !! Hahah ! Tu n'as pas compris que pour pouvoir t’oublier j’avais besoin de te détester ? C’est un réflexe d’auto-protection ! Ma colère c’est juste un réflexe…je dois me protéger de tout ce qui m’attend encore en terme de gestion de mes émotions, d’acceptation de séparation et de rejet, tout ça tu peux le comprendre, j’en suis sûre, mais bien entendu, je n’ai pas eu la possibilité de te l’expliquer sur le moment…et après coup, à quoi bon ? Tu en as marre, tu me l’as écrit. C'était ton dernier message...quel gâchis que cela se termine ainsi. Alors je te laisse à ta vie, à ta nouvelle copine et à toutes tes convictions profondes qui vont guider tes prochains choix. J’espère que tu seras heureux, moi je vais avoir besoin de temps pour l’être à nouveau. Et que dois-je penser du fait qu’avec moi tu ne pouvais pas t’investir à cause de la maladie, mais avec elle (ou lui, je n’en sais rien au fait), tu le peux, quand bien même tu es sur le point de subir un traitement lourd ? Encore une fois tu vois, j’ai l’impression d’avoir eu à faire à un menteur, encore un, d’être rabaissée à rien, de ne pas avoir de valeur à tes yeux….parce que c’est trop compliqué : j’ai des enfants, une vie bien remplie, un job, une formation, parce que j’assume tout, toute seule et que ouais, je ne suis pas dispo quand toi tu veux, que je te sollicites quand toi tu n’as pas envie, je suis indépendante… . J’ai fait des concessions pour toi, pour te prouver mon amour je me suis battue pour te comprendre, j’ai réglé tous mes problèmes et j’ai pris ma vie en main : en moins d’un an, j’ai avancé comme jamais. J’ai accepté beaucoup de choses de toi, pour toi, à tel point que je me suis reniée, je n’étais plus moi. Là est ma plus grosse erreur. J’ai au moins appris une chose grâce à toi, ne plus jamais faire cette erreur, car les mecs sont des égoïstes qui ne pensent qu’à eux et qui n’ont aucune idée de ce qu’une femme est capable par amour. J’aurais tout pu accepter en raison de la maladie, tout, jusqu’à ce que tu me dises qu’une autre femme est entrée dans ta vie…parce que cela signifie que tu m’as menti, que tu n'as pas eu le courage de me dire la vérité. Et ne viens pas me demander de garder « notre belle amitié », tu sais très bien que je voulais plus, je l’ai toujours voulu et ne l’ai jamais caché. C’est toi qui t’es menti, qui m’a menti et qui a refusé de regarder la vérité en face, et après c’est toi qui viens me dire que tu n’as plus confiance ? Je ne sais pas pourquoi, je n‘ai plus envie de comprendre, je veux t’oublier parce que tu me fais trop de mal. On avait tout pour bien faire, tu as tout foutu en l’air, pas moi, pas la maladie, juste toi et le passé que tu traînes avec toi avec lequel tu devrais te réconcilier, pour accepter d’aimer et d’être aimé. C’est tout, c’est simple, juste ça. Ça n'ira pas mieux avec une autre, au contraire, tu vas vite t’ennuyer, tu verras…il te manquera cette passion qui nous réunissait, mais il sera trop tard quand tu le comprendras…..Je suis déçue, mais tellement déçue de la façon dont tu m’as parlé, écrit devrais-je dire, de tes mots qui m’ont fait tellement mal, je pensais avoir plus de valeur à tes yeux…toi qui préconises le respect, la compréhension, la paix…tu as eu de la chance de m’avoir, des femmes comme moi il n’y en a pas beaucoup tu sais….! Mais en fait, je pense qu’il te faut une femme qui ne montre pas ses émotions, qui refoule ses sentiments, comme ça tu n’es pas trop bousculé…c’est ça dont tu as besoin, pas de la femme vivante et vibrante que je suis. Ainsi, tu auras l’impression de garder le contrôle, ne jamais perdre la face, surtout ne pas montrer ta fragilité et tes faiblesses. J’ai touché juste ? C’est normal, je t’aime.
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