Elle avait pleuré des torrents de larmes, espérant qu’ils emporteraient sa tristesse au loin dans leur tumulte. Elle avait enfermé cet amour qui remplissait son âme, dans un coffre fermé à clé et l’avait rangé tout au fond de son cœur, afin qu’il laisse de la place à autre chose. Elle avait tenté de remplacer l’image en permanence dans sa tête par plein d’autres photographies toutes plus belles les unes que les autres. Elle avait découvert une autre forme de douleur, elle qui croyait avoir tout expérimenté avec les accouchements ; mais celle-ci était bien plus profonde, déchirante, remplie de désespoir. Elle avait connu le désespoir oui, celui qui t’empêche de te lever le matin, celui par lequel les seules nuances que tu perçois varient du gris au noir. Elle avait fait semblant, joué un rôle, mis un masque, elle avait souri, ri, fait la fête, abusé de l’alcool, roulé trop vite, abusé de la vie… . Elle avait cru pouvoir oublier. Oublier c’est se renier. Non, il ne fallait pas oublier, il fallait accepter, accueillir ses émotions, accepter ses sentiments. Enfermer son amour quelque part, c’est renoncer à aimer. À avoir du plaisir. À aimer la vie. Accepter est un long parcours, douloureux, avec des hauts et beaucoup de bas, mais surtout avec l’espoir d’y parvenir enfin et redécouvrir le plaisir d’être soi-même. Accepter, ce n’est pas renoncer, c’est lâcher prise et vivre. Vivre le moment présent, tolérer l’insoutenable, prendre le tolérable, s’ouvrir à l’impossible. S’ouvrir aux possibles. Accepter c’est avancer, écrire un autre chapitre de sa vie. Laisser la place aux rêves, faire de la place tout court, reprendre confiance, avoir confiance, être sereine.
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