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Photo du rédacteurVéronique Dussault

La force des femmes

J’ai longtemps pensé que j’avais de la chance dans ma vie. Rien qui clochait, pas de gros pépins, que du positif, tout me réussissait. Je trouvais que la vie était finalement assez simple durant mes 29 premières années. Le divorce de mes parents, j’en ai aucun souvenir, j’ai bien vécu les déménagements et l’arrivée de mon beau-père, bref, je ne me posais pas trop de questions. Quelques histoires de mecs durant mon adolescence mais rien de bien compliqué… . On m’a souvent dit que j’avais du caractère et que j’étais forte. Facile d’être forte lorsque tout va bien ! Réussi mon permis, mon apprentissage, toutes mes formations qui ont suivi…

Puis les choses ont commencé à changer et j’ai commencé à réfléchir et à tout remettre en question, le jour où j’ai décidé de quitter un homme avec qui j’étais depuis 9 ans. Un mec adorable, gentil, sensible, qui savait tout faire à la maison mais voilà : je m’ennuyais dans cette relation et je ne me voyais pas d’avenir. Il me manquait un petit quelque chose qui s’était éteint avec le temps. Et là, les emmerds ont commencé. Je vous passe les détails, mais un autre mec, un mariage, 3 gamins, une relation compliquée et finalement une séparation que j’ai voulue et qui a failli me mettre à terre, pour ne pas dire me tuer. J’ai souffert comme jamais face aux méchancetés, à la manipulation, aux violences psychologiques à tel point que je n’étais devenue que l’ombre de moi-même, inexistante, en perte totale de confiance.

Depuis le moment où j’ai souhaité et demandé la séparation, j’ai galéré durant près de 4 ans…à cause de ça (de lui), mais pas que. Quelques petits répits entre deux m’ont permis de ne pas sombrer, quelques victoires quand même, notamment la réussite de mon brevet et ce nouveau job ont apporté à ma vie un contrepoids à tous les coups durs que j’ai dû affronter.

Aujourd’hui, je suis en pleine reconstruction et comme je commence à aller mieux, je ne suis plus autant autocentrée mais j’observe aussi ce qui se passe autour de moi. Et là, putain la baffe : je constate que mes amies, les connaissances que je fais, les femmes qui m’entourent, celles dont je croise le chemin vivent toutes des trucs hyper durs et bien plus graves que ce que j’ai traversé…elles sont incroyablement fortes dans leurs épreuves, résiliantes, toujours belles et elles gardent le sourire et l’espoir malgré tout. Et moi ? J’ai pris 10 ans en 4 ans, je me morfonds à cause d'un mec (qui ne me mérite pas, na), je me plains de ne pas être heureuse, je brûle la chandelle par les 2 bouts pour avoir l’impression d’être vivante….j’en ai presque honte, je vous jure. Et elles, elles sont zen, elles ont confiance en l’avenir, elles se prennent en main. Ce sont elles, les femmes fortes, elles sont un exemple pour moi. Celles qui me liront se reconnaîtront.



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