Il n’y a que lorsque l’on connaît l’hiver que l’on est capable d’apprécier l’été. Et la métaphore vaut pour tout. Ne jamais vouloir qu’il s’arrête, en profiter encore et encore, prolonger, continuer. Dès que l’on sait qu’une chose a une fin, on s’en abreuve jusqu’à plus soif, on refuse d’y renoncer, on s’y accroche, la retient…mais pourquoi lorsqu’au contraire, cette même chose semble acquise sans limite, ne procure-t-elle pas les mêmes sentiments d’urgence, d’impatience, d’obsession ? A-t-elle moins d’intérêt? Seuls le désir et le manque seraient-ils capables de nous procurer des sentiments d’une force et d’une violence difficilement maîtrisables ? Je pose les questions sans avoir de réponse. Si quelqu’un peut me les donner, je suis preneuse. Il n’y a pas de règles sans doute, juste des parcours de vie et des personnalités qui vont influencer notre capacité à gérer la perspective d’une fin à quelque chose. Aujourd’hui, je suis sur le point de quitter mon job et mes collègues que j’apprécie énormément. J’ai vendu cette maison que j’ai voulue, je dois renoncer à des choses que j’avais, mais je ne suis pas triste. Je m’interroge là autour…les choses n’ont pas de réelle valeur pour moi, seules les personnes en ont. C’est là où il y a quelque chose à creuser dans ma réflexion. Est-ce que le fait de perdre ou de renoncer ravive des souvenirs liés à d’autre frustrations ? Ceci est un choix, je l’assume, mais les pertes que j’ai eues dans ma vie n’ont pas toujours été mon choix. Tel l’été qui revient chaque année, un renoncement temporaire est supportable tant que je sais que je retrouverai ce à quoi j’ai dû renoncer, mais ce qui est définitif n’entre pas dans le même processus cérébral en ce qui me concerne, et tant que je n’ai pas choisi d’accepter, je ne peux pas avancer. Je ne vous demande pas de me suivre dans les méandres de mon cerveau, je m’y perds moi-même très souvent…ce délire n’est qu’une suite de pensées que j’essaie de retranscrire.
Je déteste les fins d’été, quand bien même j’aime beaucoup l’automne (période d’anniversaires dans la famille), car je dois me résoudre à accepter et renoncer à un confort, une joie de vivre, une insouciance que j’associe à cette période de l’année…et patienter 9 mois (un bébé) que cela revienne...Pffff. Vous aussi ça vous déprime ces jours qui raccourcissent ? Ces nuits plus fraîches ? Ces matins déjà brumeux ?
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